mercredi 8 octobre 2008

Biskra à la découverte de la culture guelmie

à la faveur d’une semaine culturelle de Guelma dans la wilaya


Biskra à la découverte de la culture guelmie

Biskra culture GuelmieTout au long de l’année 2008, les villes d’Algérie s’invitent et échangent des visites en apportant chacune ses richesses, son historique, ses traditions et ses coutumes au grand public. Ces journées culturelles sont meublées de plusieurs activités, notamment des expositions de livres et de peinture, des troupes folkloriques, des pièces théâtrales, des récitals poétiques…

Depuis lundi dernier, c’est au tour de la wilaya de Guelma de se rendre à Biskra. La semaine culturelle s’est ouverte à la bibliothèque municipale de Biskra avec une exposition présentant la richesse culturelle de la wilaya hôte, a rapporté l’APS.

Cette semaine promet un riche programme qui mettra en exergue le patrimoine culturel des deux villes.

La cérémonie d’ouverture était précédée d’un défilé de la délégation participante composée d’une cinquantaine d’artistes et artisans. L’exposition met à l’honneur les créations, œuvres d’art et produits de l’habillement traditionnel, de poterie, de dinanderie et de broderie de la région de Guelma.

Selon le directeur de la culture de Biskra, cette manifestation intervient après la semaine culturelle de Biskra accueillie durant l’été par Guelma et permet de baliser la voie à des échanges encore plus fructueux sur le plan culturel.

Au programme de cette semaine figurent notamment la présentation de la pièce Hay mayat (Mort vivant) de Taaouniyat Ettanchit El Masrahi, de deux communications sur les savants de la région de Guelma à travers les âges et plusieurs concerts de musique folklorique et moderne.

Des récitals poétiques animés par Nora Kriba, Ahmed Achouri, Adala Assasla et Houas Merzoug sont également annoncés par les organisateurs de cette manifestation dont les activités seront organisées à la maison de la culture «Ahmed Redha Houhou», à la bibliothèque municipale, au Centre culturel islamique, à la salle des activités de l’université, au théâtre de Verdure et à la place El Houria, soulignent les organisateurs. Ainsi, les deux villes invitent le grand public algérien à découvrir ces journées culturelles de Guelma à Biskra. Pour rappel, ces semaines culturelles des wilayas sont une manière de mettre en exergue leur patrimoine, leurs traditions et leurs coutumes.
Leur programme comportait plusieurs activités culturelles dont des rencontres, des après-midi poétiques, des pièces théâtrales, des projections cinématographiques, des après-midi folkloriques, des conférences culturelles et des expositions de peinture. Ces semaines ont drainé un large public venu apprécier et découvrir les
différents spectacles et autres activités culturelles.

[ source ]
Synthèse de Tassadit Lazili
La Tribune, édition du 08 Octobre 2008

samedi 4 octobre 2008

L’aqueduc de Aïn Zeboudja

Classé monument national depuis janvier dernier

L’aqueduc de Aïn Zeboudja bientôt restauré

aqueduc ain zeboudjaEnfin, la direction de la culture de la wilaya d’Alger s’est décidée à réagir pour voler au secours de l’aqueduc de Aïn Zeboudja, au Val d’Hydra. On peut entrevoir l’ouvrage hydraulique datant de l’ère ottomane et classé monument national depuis janvier dernier seulement, derrière le mur de clôture entourant la résidence Chaabani, derrière le siège du ministère de l’Energie. On se demande d’ailleurs comment un site patrimonial a pu se trouver ravi aux regards et cerné par un mur d’enceinte et des villas sans qu’aucune autorité ne réagisse. Des riverains l’ont bien fait et la Tribune s’en était fait l’écho, il y a plus de cinq ans, en essayant d’attirer l’attention des autorités publiques sur ce patrimoine délaissé et menacé par le béton, mais rien n’a été fait jusqu’à aujourd’hui… mieux vaut tard que jamais, diraient les plus optimistes. Ainsi, l’ouvrage sera restauré prochainement. «Un bureau d’études a été désigné pour établir un diagnostic complet et faire l’état des lieux de cet édifice classé en janvier 2008, et une entreprise entamera incessamment les travaux d’urgence», a indiqué Kamel Righi, architecte à la direction de la culture d’Alger. «L’ensemble des parties de ce monument est actuellement en mauvais état de conservation», dira l’architecte, citant parmi ces dommages une large fissure parcourant le pan de la 7ème arche au niveau inférieur du côté nord-ouest ainsi qu’une autre fissure aussi importante que la précédente localisée entre la 13ème et la 14ème arche. «On remarque que des consolidations en béton ont été exécutées aux deux extrémités de la base inférieure du monument par l’entreprise Chaabani qui en a fait fortuitement la découverte lors de travaux de construction de la résidence», a ajouté M. Righi.

S’agissant des travaux qui seront entrepris, l’architecte dira qu’ils «consisteront en des coutures sur les fissures et l’intervention en sous-œuvre pour stabiliser la structure», des travaux d’urgence en somme. Le classement de l’aqueduc, le plus important des 4 aqueducs construits au XVIIe siècle, permettra «de mettre en valeur son importance historique et archéologique en restaurant les parties touchées par la dégradation, de permettre sa protection et sa sauvegarde et de proposer ces lieux dans un projet touristique, culturel ou scientifique vu son emplacement et sa fonction durant l’ère ottomane», affirme-t-on. Mais il est difficile d’ajouter crédit à de telles assertions quand on voit la situation du site patrimonial qui est littéralement perdu au milieu de constructions modernes. On nourrira cependant un certain espoir en l’action et la volonté de la direction de la culture de la wilaya d’Alger qui a déjà fait montre d’une bonne réactivité quand la nécessité se faisait sentir. Il s’agira maintenant de faire preuve d’imagination et d’impliquer tous les responsables concernés pour redonner à l’aqueduc de Aïn Zeboudja son aura d’antan. Des décisions courageuses et nécessaires devront être prises si on entend le faire. On pourrait aussi étendre la réflexion à d’autres sites qui mériteraient d’être sauvés des griffes des pelleteuses et du cancer de béton. Nos pensées vont aux abattoirs d’Alger qui pourraient être aménagés et devenir un îlot culturel au milieu de cette débauche de verre et de béton qui l’encercle. Il y a d’autres sites encore, des fontaines, des places…

Les 4 aqueducs d’Alger

L’aqueduc de Aïn Zeboudja, considéré comme le plus ancien, et dont la construction aurait été supervisée par un maître fontainier -titre équivalent à celui d’architecte principal- nommé Ousta Moussa El Andaloussi, puisait ses eaux dans une source abondante située en avant de Dely Ibrahim. Il offrait un développement d’environ 12 kilomètres et recevait sur son parcours l’eau des sources de Hydra, contournait fort l’Empereur puis entrait dans la Casbah et desservait toute la partie septentrionale de la ville. Avant de pénétrer dans la médina par la Citadelle (Dar El Soltan) qu’il approvisionnait au passage, cet aqueduc alimentait quatre fontaines et la zone des Taggarins, tandis qu’à l’intérieur de la ville, il distribuait l’eau à quatorze fontaines. L’aqueduc de Aïn Zeboudja, construit durant la période 1619-1639, et dont le débit était de
734 400 litres par jour, représente un ouvrage d’art exceptionnel vu son architecture et le rôle important qu’il a joué, à l’époque ottomane, dans l’alimentation en eau potable de la ville à partir des sources naturelles.

Les trois autres aqueducs de la même époque qui alimentaient la ville sont l’aqueduc d’El Hamma, à partir de la source d’El Hamma (sud d’Alger) et dont le débit était de 777 6000 litres/jour, l’aqueduc du Telemly, d’un débit de 561 600 qui puisait son eau dans une source située dans le quartier Mustapha supérieur (sud-ouest d’Alger) et l’aqueduc de Birtraria d’une capacité de 126 144 litres par jour, dont l’eau provenait d’une source de Frais Vallon (nord-ouest d’Alger).

[ source ]
Par Hassan Gherab
La Tribune, édition du 04 Octobre 2008

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