jeudi 17 avril 2008

Le parc de l’Ahaggar sous haute protection

Le mois du patrimoine débute demain

hoggar
Le parc de l’Ahaggar sous haute protection


Balisage de pistes pédestres, interdiction des véhicules à certains sites, contrôle des touristes : le plus grand parc d’Algérie fait l’objet de mesures de protection renforcée pour préserver un patrimoine archéologique et biologique plus fragile qu’ailleurs.


C’est l’heure où les fauves vont boire. Dans l’air chaud et humide de la fin de journée, des femmes dansent. A quelques mètres, un homme immortalise la scène sur une paroi rocheuse. Il dessine également une girafe, comme celles qu’il croise tous les jours dans la vallée. Nous sommes dans l’Ahaggar, il y a plus de 5000 ans. Notre ancêtre habitait encore une savane verdoyante dont il ne subsiste aujourd’hui que des acacias. Mais ses peintures, elles, n’ont quasiment pas été altérées. A Mertoutek, un petit village du parc national de l’Ahaggar, à 230 km au nord-est de Tamanrasset, Messaouda Benmessaoud, attachée de conservation au parc et préhistorienne, s’extasie à chaque nouvelle visite sur le site. « On ne voit que l’ocre mais peut-être nos ancêtres avaient-ils utilisé d’autres couleurs à base de pigments végétaux, effacées avec le temps ? On ne sait pas non plus avec quel outil il gravait dans la roche ? » En soulevant ces questions, la préhistorienne aborde l’une des problématiques de l’art rupestre du parc national de l’Ahaggar, le plus grand de l’Algérie – 450 000 km2 – et un des plus vastes au monde : pour protéger un patrimoine, il faut d’abord le connaître. Or, à l’heure actuelle, très peu de sites, au regard de la superficie du parc, ont été fouillés et une partie seulement des vestiges et monuments a pu être inventoriée. Il en va de même pour le patrimoine naturel : le comportement de nombreuses espèces, à l’image du barbeau, un des quatre poissons répertoriés dans le désert, reste un mystère. « Dès qu’une sortie est organisée sur le terrain, nous envoyons des spécialistes sur le terrain, et ce, quelle que soit la discipline : géologie ou anthropologie, par exemple, souligne Farid Ighilahriz, directeur de l’Office national du parc de l’Ahaggar. Cet acte scientifique est lié à notre mission de conservation. » Dans ce sens, à Mertoutek, un des sites les plus visités – il est une des voies d’accès vers le massif de la Tefedest – un aménagement est prévu pour préserver le site. « Nous allons concevoir un petit musée de site, un espace où les artisans pourront vendre leurs produits artisanaux mais aussi alimentaires comme les fromages séchés, et un espace d’accueil pour les chercheurs et les étudiants, énumère Farid Ighilahriz. Cette structure qui est également un poste de contrôle et de surveillance sera équipée en énergie solaire. Avec l’accord de la population, nous prévoyons également d’interdire l’accès aux véhicules au-delà du poste de contrôle et envisager un déplacement en âne. » Il en va de la survie de l’oued grâce auquel les quelques habitants du site vivent, via la culture de tomates, d’abricots, de figues, de nèfles ou de raisin.

Miracle

Grâce à un petit cours d’eau sinueux que l’on devine fragile, les parcelles cultivées affichent un vert équatorial à peine croyable sous les plus de 30 degrés de cette sèche matinée d’avril. « Notre parc est une zone hyperaride où toute existence de vie relève du miracle, explique Djazia Ouchen, zoologue et sous-directrice de la zone d’Idelès de l’OPNA. Tous les milieux naturels sont fragiles, mais ceux de l’Ahaggar le sont encore plus. Si une espèce disparaît pour cause de désertification, on n’y peut rien, la nature impose ses lois. Nous devons simplement veiller à ce que la vie suive son cours. En d’autres termes, lutter contre le pillage ou le braconnage et limiter les impacts de la pression anthropique. » De cette pression, les sites de Tit et d’Amekni, à 40 km au nord de Tamanrasset dans la région de l’Aghechoum, en subissent chaque jour les conséquences. Les habitants de la ville de Tamanrasset notamment viennent en pique-nique et on devine le passage de visiteurs tout le long du discret cours d’eau dissimulé au milieu de la Typhaie, au bord duquel on trouve des couches-culottes et des sachets en plastique. L’OPNA a ainsi décidé d’aménager le lieu avant de proposer sa classification en secteur sauvegardé, une sorte de label le mettant définitivement à l’abri de dégradations ou de constructions anarchiques. « C’est un site très riche, insiste Messaouda Benmessaoud. Les gisements préhistoriques attestent d’une présence humaine très ancienne. Le site néolithique abrite également des gravures et peintures de 5000 à 6000 ans et des inscriptions libyco-berbères. On trouve aussi une petite mosquée de la période islamique et une casbah comprenant un silo pour les récoltes. » Les scientifiques pensent que la présence humaine entre Tit et Amekni, à quelques kilomètres, ne s’est pas interrompue. « Les fouilles, qui remontent à 1969, ont permis de mettre au jour des galets aménagés similaires à ceux trouvés en Afrique de l’Est et qui remontent à plus de deux millions d’années… Les céramiques, qui remontent à 10 000 ans, sont quant à elles parmi les plus anciennes au monde. » Un parcours va donc être aménagé, animé par un guide chargé d’informer les visiteurs sur les sites et de les sensibiliser. A Afilal, une guelta cachée au milieu des rochers sur la route, à 60 km au nord de Tamanrasset sur la route menant à l’Assekrem, des mesures plus draconiennes ont été prises pour interdire l’accès des véhicules au point d’eau. « Il y avait beaucoup trop de voitures. Elles perturbaient le lieu, véritable centre de gravité et importante escale pour les oiseaux migrateurs », souligne Djazia. Un abreuvoir salutaire trahi par la végétation de laurier-rose, les libellules qui virevoltent et les croassements de la grenouille verte ou du crapaud de Mauritanie, les deux seuls amphibiens de l’Ahaggar. Pendant les mois de migration, les plus chanceux pourront apercevoir de nombreux canards et de bruyants gangas arrivant en groupe. « La guelta se forme par l’oued qui arrive des hauteurs et alimente les oueds de Tamanrasset, explique la zoologue. Une fois la crue d’hiver terminée, l’eau reste emprisonnée dans la roche et même si le niveau baisse en fonction des saisons, il y a toujours de l’eau. »

Bleu lavande

De quoi faire le bonheur de la végétation. Après les pluies, le sol se couvre du rouge de l’oseille sauvage, du blanc de la fleur de câprier et de la menthe sauvage et du bleu de la lavande. « Nous avons recensé plus de 270 espèces végétales dont une cinquantaine très rares qui n’existent que dans le parc, parmi elles des lichens et des mousses, non identifiées. » Pour que le visiteur comprenne la valeur du milieu dans lequel il évolue, un autre projet est prévu à Tahabort, à 8 km de Tamanrasset, là où se trouve la célèbre source carbonatée. « Cette source d’eau gazeuse, unique dans l’Ahaggar, draine tellement de visiteurs qu’il était urgent d’aménager le site », explique Djazia Ouchen. Toute la difficulté étant d’organiser l’espace autour de la source sans y toucher, car nous ne savons pas d’où elle provient et nous risquerions de la tarir. Et d’imaginer une décoration telle que l’espace se fonde dans son environnement. « Le projet comprend un volet éducatif, avec un musée de site dédié à l’eau, un jardin botanique où seront plantées les espèces locales (acacia, palmier…) et un parc animalier. » On y trouvera des espèces domestiquées par l’homme, des petits perdus ou blessés que nous soignons avant de les redéployer dans leur milieu. Un autre volet, consacré aux loisirs et à la détente, prévoit la conception d’un circuit pédestre, d’une aire de pique-nique et d’un espace pour les produits artisanaux fabriqués dans le parc. Les chercheurs et les étudiants y trouveront enfin des chambres pour séjourner à l’occasion de leurs travaux de recherche. « Accompagner par la sensibilisation est essentiel. Aujourd’hui, la pression de l’homme est telle que l’on considère que les cinq à dix kilomètres dans le périmètre d’un village sont menacés. Depuis des millénaires, l’habitant de l’Ahaggar s’intègre naturellement dans son milieu, relève Mohamed Belghoul, chef de département des études et de développement du patrimoine naturel à l’OPNA. Mais cet équilibre "négocié" entre l’homme et la nature est aujourd’hui bien menacé. »
[ source ]
par Mélanie Matarese
El watan - Edition du 17 Avril 2008

Musée national de Cirta

museecirta
Fascinant royaume de Numidie


En moins de deux mois, le Musée national Cirta de Constantine a offert à 2010 visiteurs l’occasion de remonter le temps jusqu’à la période faste de l’Algérie numide, celle des rois Massinissa et Yughurta.


Ce voyage à travers l’histoire a réuni des écoliers, des membres de délégations officielles, des étrangers et même des officiers de l’ANP. Des « explorateurs » d’un autre temps, venus « creuser » dans l’immense trésor du royaume de Numidie que préserve soigneusement le Musée national Cirta de Constantine. Minutieusement disposées dans la principale salle et les couloirs du musée, des dizaines de pièces archéologiques remontant à cette période fastueuse étaient exposées du 7 février au 10 avril. La Numidie, signifiant pays des nomades, est une ancienne province de l’Empire romain qui était peuplée de tribus berbères. Le peuple numide avait pour capitale l’antique Cirta et était gouverné par plusieurs rois célèbres comme Gaïa, Massinissa, Micipsa et Jugurtha. Deux cents pièces archéologiques et objets précieux, notamment ceux découverts dans le tombeau du roi Massinissa, situé dans la commune d’El Khroub, soit à 16 km du chef-lieu de la wilaya de Constantine, servent justement de repères généalogiques et chronologiques de la dynastie des Numides. Cela étant, outre cette exposition, au demeurant fort intéressante, la direction du Musée Cirta prévoit d’autres manifestations culturelles à l’occasion du mois du patrimoine qui s’étalera du 18 avril au 18 mai de l’année en cours. Durant cette période, le musée prendra sa valise pour se rendre, tour à tour, dans les wilayas de Skikda, Guelma, Jijel, Aïn M’lila et Oum El Bouaghi. Une « valise muséale » qui racontera, au fur et à mesure de ses escales, l’histoire de l’Algérie numide. La direction du Musée Cirta a déjà initié, en décembre 2007, une manifestation similaire à travers les écoles de la wilaya de Constantine.

Le musée est allé, en effet, au devant des élèves pour que ces derniers fassent connaissance avec l’histoire grâce à la contribution de guides et de conférenciers qui se sont déplacés dans des établissements scolaires pour présenter des outils archéologiques relatifs à la préhistoire, aux périodes romaine, numide… de l’Algérie par le biais de micro-ordinateurs portables, de data show ou encore de diapositives. Une manière d’insuffler aux élèves l’amour de l’archéologie et de la culture qui passe inéluctablement par une visite au musée, carrefour des civilisations et lieu de toutes les richesses. Justement, l’un des fabuleux pans de l’histoire de notre pays, la période numide en l’occurrence, constituera le thème d’un colloque national qui sera organisé conjointement avec le Centre national de recherche en archéologie. Au menu de cette rencontre de deux jours, les organisateurs prévoient des conférences sur le sujet ainsi qu’une sortie, le troisième jour, sur le site fabuleux de Medracen, dans la wilaya de Batna, un imposant dôme borné de colonnes surmontées de chapiteaux.

Cela étant, le mois du patrimoine sera, par la suite, clôturé par des journées portes ouvertes sur le Musée Cirta. Un musée dont la création remonte à 1931. A l’origine de sa création, une société d’archéologie fondée en 1852 par MM. Creully, Renet et Cherbonneau. Ces derniers utilisaient, au préalable, un local situé au niveau de Rahbet Ledjmel (Place des chameaux), en plein cœur de la vieille ville de Constantine pour y conserver les vestiges et les inscriptions relatant l’histoire de la Cité antique. Mais quand la municipalité de l’époque a acquis certaines collections, la mairie a donc été contrainte d’accorder deux salles aux membres de cette société d’archéologie pour entreposer leurs « trésors », le temps que l’actuel édifice voie le jour au niveau du Koudiat Aty. L’emplacement du musée n’était pas fortuitement choisi, puisque ce lieu était une nécropole numido-punique recelant, en outre, bon nombre de richesses dans ses entrailles. C’est donc à la faveur de l’exiguïté des lieux à l’hôtel de ville, trop étroit pour contenir les outils archéologiques et autres anciennes collections, que le Musée Cirta a vu le jour et ouvert ses portes un certain 15 avril 1931.

Il avait été baptisé du nom de Gustave Mercier, à l’époque secrétaire général de la société d’archéologie, avant d’être rebaptisé, le 5 juillet 1975, Musée Cirta et élevé au rang de musée national en 1986. Il s’étend sur une superficie de 2100 m2 dont 1200 m2 de bâti et 900 m2 pour le jardin. Ce dernier renferme des stèles et des sculptures anciennes. « Classé deuxième en Afrique du Nord en matière d’archéologie après celui d’Egypte », selon sa directrice, Mme Hadfi Samia, le Musée national Cirta comprend trois sections : archéologie, beaux-arts et ethnographie. La première comprend des milliers de pièces archéologiques (des fossiles d’ours et de mouflon, de la céramique, des bijoux…), dont une partie est exposée dans les salles du musée. Dans la seconde section se trouvent les peintures, les sculptures et les aquarelles, alors que la dernière recèle des pièces antiques comme les tapis, le cuivre, les habits traditionnels et divers manuscrits anciens. Selon la directrice du musée, l’inventaire a été finalisé à 100%, alors que la photographie est en cours. La responsable du musée n’en dira pas plus. Nous n’en saurons pas davantage donc sur les résultats d’un inventaire qui a traîné longuement et suscité beaucoup de questions par le passé. Cela dit, les richesses archéologiques détenues par le Musée Cirta sont entretenues par des chercheurs qui s’occupent, nous dit-on, de les conserver, en sus de l’aménagement des salles de réserves. Mais, gérer le musée et, partant, la riche histoire de toute de la région cirtéenne, est l’affaire d’une soixantaine de personnes entre personnel technique, gardiens de salles, conservateurs et attachés de recherche et, enfin, administratifs. A noter, enfin, que 12 191 visiteurs, dont 1895 étrangers, se sont rendus au Musée Cirta en 2007. Mme Hadfi se dit satisfaite de cet engouement, mais espère plus de « curieux » en 2008, surtout parmi les plus jeunes…
[ source ]
par Lydia R.
El watan - Edition du 17 Avril 2008

dimanche 6 avril 2008

Nouvelles photos d'école autrefois

De nouvelles photos de la scolarité de Mme BENHENDA Yamina, ont été publié le 5 Avril 2008 sur le site algerieautrefois.com (La classe C_? - année 1950. ainsi que d'autres photos de l'école Sediman- Oran.


Dernière photo de classe reçue


publiée le le 5 Avril 2008
cliquez sur l'image
École primaire de Sediman École Sediman - Oran
Cours ? - année 1950
Cliquez sur l'image

Mme BENHENDA Yamina
née SAHRAOUI

a bien voulu nous adresser plusieurs photos de sa scolarité.
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